Alors que nous nous evertuons a maigrir, ils sont pres de 70 % a nous trouver parfaites. Et a juger excessive une obsession des kilos. Analyse et temoignages.
Par Catherine Robin.
> Voir toutes les photos des stars bonnes et rondes > Retrouvez l’integralite de notre enquete cette semaine dans Elle n°3261.
Les resultats du sondage
Ils preferent des rondeurs C’est votre que montre ce beau 50 %. Ce chiffre monte a 56 % chez des hommes qui vivent en couple. Et a 55 % chez des environ 35 annees. En revanche, plus on est jeune et plus on reste porte i propos des silhouettes minces. Les fervents des courbes sont a egalite peu importe leur niveau social : des cadres superieurs, nos ouvriers et nos retraites celebrent tout autant les femmes rondes. Notre surprise vient de Paris et de sa peripherie. Explication : le systeme culturel vantant la minceur parait jouer ici a plein. Des qu’on s’eloigne en capitale, les rondeurs seront majoritairement plebiscitees.
Pourquoi tant s’inquieter Afin de notre silhouette quand 69 % des hommes interroges nous trouvent « bien tel on reste » ? Pour les hommes en couple, le chiffre monte a 83 % ! Cela qu’importe un age. Et 76 % de ceux qui declaraient dans le sujet precedente preferer les femmes minces trouvent la un parfaite. C’est a se demander s’ils voient les 3 kilos en trop qu’on deplore. On pourrait se voir dans la glace avec leurs yeux…
Notre obsession en minceur est excessive C’est ce que nous disent fort majoritairement les hommes (45 %). Un veritable cri. Si l’on cumule les termes « excessif » et « enervant », on atteint 69 % de protestataires. Et ils ne semblent que 26 % a trouver que surveiller le poids constamment est necessaire. Etonnant : entre 15 et 34 ans, 58 % jugent notre comportement excessif aussi que ce sont les memes qui disent preferer les meufs minces. Soit ils nous trouvent vraiment minces, soit ils sont indulgents, mais la conclusion est la aussi : ils nous aiment tel nous sommes.
L’avis des people
L’avis des people
Andre Manoukian, producteur : « Les rondeurs, c’est “more to love” » « Je pense a les potes qui disent : “Je n’aime nullement faire mes mollets”! C’est une erreur, car nos hommes s’attachent aux details qui clochent un brin. Une jambe, un bras, une epaule, ca exprime quelque chose a condition qu’il y ait d’une chair. Prenez un sein qui degouline : on a le desir de s’y confier ! C’est votre veritable antistress… Plus une fille ne commande de dessert, quel dommage, car les rondeurs, c’est “more to love” : y en a plus a aimer ! Mes formes evoquent l’abandon ; la taille mannequin le controle, cela n’est pas tres erotique. Mon canon ? L’Italienne du film “Le Facteur”, a J’ai fois voluptueuse, sauvage et dans la retenue. Affolante ! »
Jerome Dreyfuss, createur : « J’ai fille des podiums n’existe jamais » « Mon metier, c’est de bosser sur l’allure et non sur le physique des femmes. A 20 ans, j’etais habite via une silhouette tres etiree, mais, progressivement, j’ai compris que la fashion n’avait rien a voir avec des criteres pretendument parfaits : chaque jour, je croise dans l’impasse une femme qui possi?de du type, sans etre mince. D’ailleurs, ma fiancee, Isabel Marant, pense une mode qui s’adresse aussi aux filles ayant des rondeurs. Aujourd’hui, j’ai une reaction epidermique avec rapport a cette initiative de perfection, de kilos a perdre, de chirurgie esthetique… Prenez Laetitia Casta : comparee aux autres tops, elle projette quelque chose encore feminin, voire de maternel, et elle est magnifique. La fille des podiums, c’est une image fugace, subliminale, un fantasme… En verite, votre fille n’existe pas. Et mon role de createur, c’est de le affirmer. Apres 30 annees, on reve plutot d’etre avec la mere de l’ensemble de ses bambins. Sur 1 corps, ils font toute le quotidien qui s’imprime. »
Pascal Bruckner, ecrivain : « Les femmes se jugent avec cruaute » « Elles ont interiorise un regard social et des criteres de beaute desormais partages de Shanghai a New York, chez les pauvres comme chez nos riches. Ce corps unique, bon, vient contredire le notre. Les femmes ne se persecutent plus au nom de Dieu, mais par rapport a une nouveaute : la religion esthetique. Avec l’individualisme, on vit dans l’autoconstruction de son image. On est responsable sans dire, donc de son corps, donc de l’ensemble de ses kilos… D’ou une anxiete sans limites. Moi, j’aime les rondeurs car le charme du corps, c’est d’etre excessif. Notre minceur correspond au grand fantasme moderne : la vitesse, la legerete, echapper a la matiere ; le paroxysme dit l’anorexie. Bref, la mode retrouve malgre elle une rhetorique platonicienne : nos ames sont emprisonnees dans des corps. »
Pierre Mathieu, animateur tele : « Si i§a sauce, c’est bon signe ! » « Au premier rendez-vous, j’habite toujours attentif : si la fille reprend du confit et sauce son assiette, c’est le signe d’une vraie sensualite. Alors qu’une fille maigre, avouons-le, est souvent chiante ! Et puis, je le vois tel le symptome d’une trop grosse rigueur qui ne va nullement trop avec le feeling qui fait une bonne maitresse. Cote social, la bombe tres mince, tres compliquee, ca plait moins a faire mes colli?gues que la belle fille qui copine et se marre. Il convient dire que je viens du Sud-Ouest, aussi on voit d’une marge : une maigre de la-bas, c’est une Parisienne gironde ! »
Ce qu’ils ont a nous affirmer
Ce qu’ils ont a nous dire